Les pêcheurs d’étoiles
- Jean-Paul Delfino
- Roman
Le résumé
Paris, 1925. Dans le bouillonnement des années folles, deux hommes vont vivre une nuit d’exception. À la poursuite d’une femme fantomatique et aimée, sur les traces de Jean Cocteau qui leur a volé l’argument d’un opéra, ils sillonnent la nuit parisienne, de la Closerie des Lilas au Père-Lachaise, de l’Opéra Garnier à la banlieue rouge. Dans les méandres de la Ville Lumière, ils vont rebondir de caboulots en night-clubs et se laisseront entraîner dans une valse canaille durant laquelle ils croiseront Chagall et les époux Delaunay, Toulouse-Lautrec, Modigliani, Abel Gance, Chaplin ou encore la mémoire d’Apollinaire. Dans cette course folle, ils vont refaire le monde, rêver de gloire, pêcher le grand requin blanc sur les rives de la Seine, se promener à dos de girafe ou partir vers l’inconnu à bord d’une locomotive Pacific. Ces deux hommes, dont le génie n’est pas encore reconnu, se nomment Blaise Cendrars et Erik Satie. Ensemble, ils vont se trouver et se perdre, tenter de réenchanter le monde, jusqu’au bout de la nuit. L’histoire d’une nuit épique dans le Paris des années 1920, en compagnie de Blaise Cendrars, de retour du Brésil, et d’Erik Satie, qui commence tout juste à être connu mais vit encore dans la misère à Arcueil. Les deux hommes se lancent à la poursuite d’une mystérieuse femme aimée et de Jean Cocteau, qui leur a volé l’argument d’un opéra.
La critique du Chat Botté
L’avis de Martine :
Un troquet à Montmartre. Des émigrés russes. Face à face, au jeu des poings levés, un “seigneur” de la Guerre de Crimée et un pauvre hère, comme Paris en compte des milliers alors, en ce début de vingtième siècle, qui se fait appeler Cendrars, Blaise Cendrars. Ce dernier va remporter la partie de bras de fer. Discussion avec Erik Satie et une jeune fille à laquelle Cendrars a envoyé une “lettre-Océan” – dans laquelle il a composé le texte d’un ballet. La jeune fille pense que Cocteau a volé le texte.
Le décor et les dialogues sont d’emblée campés.
Le récit s’étire comme les errements des personnages dans les ruelles de Paris, de Montmartre à la Closerie des Lilas, évoque les échanges amicaux entre Cendrars le poète et Satie le compositeur, tout en y mêlant, dans une sorte de polyphonie, l’élégance des femmes de Dakar, Stravinsky et Apollinaire ou des souvenirs de Harlem ou encore Modigliani.
Beaucoup de conversations à bâtons rompus émaillent les pérégrinations des deux amis, jusqu’à la disparition de l’un d’eux.
Comme les titres des chapitres l’indiquent, ce roman “parlé” est aussi un hymne à Paris et à ses lieux emblématiques, où e croisent les artistes des débuts du vingtième siècle et leurs muses, artistes qui avaient déjà beaucoup voyagé – New York, Dakar, le Brésil – et dont quelques-uns venaient d’Europe de l’Est.
Pour les amoureux du Paris d’antan, encore présent dans les œuvres de ces artistes dont les silhouettes et les échanges font s’écouler rapidement la lecture, à la lumière des étoiles ou des réverbères, Paris d’antan encore présent dans ses ruelles d’aujourd’hui. Gai et vivifiant, amical et franc autant qu’anecdotique, davantage poétique en fin d’intrigue. Mais toujours comme dans un temps suspendu…
Parution le 1er septembre 2016
Prix : 18€
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