Miniature - Les derniers sur la liste

Les derniers sur la liste

  • Grégory Cingal
  • Auteur francophone
  • Aventure
  • documentaire
  • Drame
  • guerre
  • Historique
  • noir
  • Récit de vie
  • Roman
  • Suspense

Le résumé

Août 1944. Trente-sept officiers de renseignement alliés pénètrent au Block 17 du camp de Buchenwald. Parmi eux, le commandant Forest Yeo-Thomas, envoyé spécial de Churchill auprès des chefs intérieurs de la Résistance ; le capitaine Harry Peulevé, chef du réseau SOE Author basé en Corrèze ; le lieutenant Stéphane Hessel, agent des services secrets de la France libre.
Trois semaines après leur arrivée, le chef de block reçoit une première liste d’hommes à exécuter. Avec la complicité de la résistance clandestine du camp, elle-même divisée en factions rivales, ces trois officiers vont mettre au point un plan d’évasion aussi incertain que risqué : prendre l’identité des cobayes d’un block voisin, sacrifiés pour la mise au point d’un vaccin contre le typhus.
Voici le roman vrai de la mission de sauvetage la plus spectaculaire de l’histoire des camps. En neuf parties composées de courts fragments, et avec une économie de moyens et une maestria impressionnantes, Grégory Cingal nous plonge dans l’univers concentrationnaire et ses logiques d’alliances et de luttes pour la survie.
D’un souffle tour à tour glacial et lumineux, haletant et minutieux, il suit les jours tissés d’attentes d’angoisses, d’espoir et de courage d’une poignée d’hommes qui, parmi les triangles verts et les triangles rouges, les médecins SS et les kapos corrompus, tentent de sauver leurs peaux. Un conte macabre, une histoire d’amitié née dans la cendre et le sang, un chef d’œuvre de style et de détails que seule la passion d’un auteur happé par son sujet pouvaient ainsi sublimer en un époustouflant roman.


La critique du Chat Botté

L’avis de Sophie :

Ce roman est mon coup de coeur ultime de cette rentrée littéraire 2024!
D’où ma proportionnelle déception de le voir absent des sélections Goncourt, Renaudot et autres grands prix (incompréhensible!); ne passez donc pas à côté, s’il vous plait!
(rectification : en lice pour le prix Médicis depuis hier! Quand même!)

Pourquoi ai-je autant aimé « Les derniers sur la liste »?
Ce texte réalise la prouesse de faire d’un travail rigoureux d’historien, un roman d’aventure au suspens implacable en nous narrant le récit d’une tentative d’évasion hors norme. Un exercice d’autant plus difficile que ces faits relatés, qui ont donc été documentés, issus d’archives dûment consultées par l’auteur, touchent à une thématique difficile : l’univers concentrationnaire et plus particulièrement les expériences médicales inhumaines pratiquées sur les déportés…

Septembre 1944, parmi les derniers convois arrivant à Buchenwald, un contingent de 37 agents du renseignement anglais, français et belges sont déportés dans ce camp de concentration, au mépris de leur statut de prisonniers de guerre et des conventions de La Haye. Horreur supplémentaire, ils comprennent bien vite que « leur nom est sur la liste » des futurs ‘nettoyés’ du camp… Seule échappatoire : s’appuyer sur les différentes factions de déportés influentes à Buchenwald, lesquelles forment une résistance clandestine, pour tenter une évasion. Parmi elles, celle du Block 46 du SS Ding-Schuler, chargé de mettre au point un vaccin contre le typhus à l’aide des cobayes humains mis à sa disposition. Serait-il possible de prendre la place de l’un d’eux, de devenir un « mort de rechange » et ainsi s’échapper?

Vous l’aurez compris, « Les derniers sur le liste » est une lecture rendue ardue par la dureté et l’innommable qu’elle dévoile au travers de cette grande aventure au souffle épique. Outre les expériences médicales, on y apprend également énormément sur l’organisation des camps, et surtout sur cette « zone grise » dont parle Primo Levi; ce système de hiérarchie (et de lutte d’influences!) entre les déportés répartis en différentes coalitions selon le motif de leur déportation (les prisonniers politiques au triangle rouge, les prisonniers de droit commun au triangle vert, …).

Si l’écriture en elle-même est plutôt facile, c’est donc la violence des faits, la brutalité de l’environnement qui rend ce roman très dense, à digérer petit à petit. Je conseillerais d’ailleurs de lire d’autres récits ou témoignages sur les camps avant d’aborder ce titre (*). Que l’auteur réussisse dans ce contexte, à nous narrer cette grande aventure (vraie, même si fictionnalisée pour la rendre ‘lisible’), tout en respectant cet univers concentrationnaire et ses souffrances, sans en tirer parti, est magistral. « Les derniers sur la liste » est un roman historiquement fort, émotionnellement fort, où l’héroïsme est humain; une lecture inoubliable et étourdissante pour moi!

(*) entre autres :
Si c’est un homme, de Primo Levi (Pocket, 7€)
La nuit, d’Elie Wiesel (Minuit, 7,90€)
Maus (intégrale), d’Art Spiegleman (Flammarion, 30,00€)
La mort est mon métier, de Robert Merle (Folio, 9,40€)
La Disparition de Joseph Mengele, d’Olivier Guez (Livre de Poche, 9,60€)

Parution le 21 août 2024
Prix : 22.50€


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