Le moine aux yeux verts
- Tsedevdamba Oyungere
- Historique
Le résumé
Ce roman foisonnant nous plonge dans la Mongolie au moment de la Seconde Guerre mondiale. Le pays a préféré la férule des Bolcheviks aux ambitions chinoises, mais la situation est tendue entre le pouvoir et les religieux. Dans un des grands monastères de Mongolie, le jeune Baasan se prépare à devenir lama, tout comme ses frères. Quand Sendmaa – qui est non seulement la fille d’un des amis de son père mais aussi une descendante directe de Genghis Khan – arrive au monastère pour aider à broder un bouddha géant destiné à une grande cérémonie, les deux jeunes gens tombent amoureux. Baasan veut renoncer à sa vocation afin de pouvoir épouser la jeune fille, mais son maître spirituel lui demande de rester quelques mois de plus : la révélation du neuvième Bogd – un des chefs spirituels du lamaïsme à côté du Dalaï-lama – est proche et il a encore besoin de lui dans cette période si particulière.
Une autre jeune femme, Chulunjii, elle aussi amoureuse de Baasan, profite de ce délai pour intriguer contre Sendmaa. Son plan réussit, et Sendmaa sera mariée contre son gré au frère aîné de Baasan. Mais cette tragédie personnelle n’est que le prélude à d’autres violences qui s’abattent sur la région. Les révolutionnaires arrêtent tous les lamas, pillent et brûlent les monastères. Le père de Baasan est tué, Baasan est envoyé dans un camp de travaux forcés tandis qu’un nombre considérable de ses condisciples sont tués.
Baasan participe aux grands travaux de la capitale mongole, il survivra tant bien que mal, tout comme Sendmaa… À la fin de la guerre, la vie reprend son cours, mais c’est seulement des années plus tard qu’on découvrira le charnier de tous les lamas sauvagement assassinés pendant ces années noires de la Mongolie…
Le roman d’Oyungerel Tsedevdamba et Jeffrey L. Falt évoque, dans la grande tradition romanesque, le destin d’un pays oublié de tous ou presque.
La critique du Chat Botté
L’avis de Stéphanie:
Le moine aux yeux verts est un livre qui est sans doute passé inaperçu dans la plupart des librairies. Qui s’arrêterait sur ce gros livre qui traite d’une histoire inconnue par ici? Mon attrait pour l’Asie m’y a poussée et j’espère vous donner envie d’y plonger à votre tour!
La Deuxième Guerre mondiale ne se limite pas seulement à nos contrées. Elle a été « mondiale » et a touché des pays dont on n’entend jamais parler, tels que la Mongolie. Une Mongolie qui a été envahie par les Japonais et qui a vécu une transition assez violente vers le communisme, digne des atrocités commises par les Nazis.
Le roman nous expose tout d’abord la vie quotidienne des Mongoles dans leurs grandes pleines, leurs montagnes, leurs temples bouddhistes… Et c’est au moment où on y a pris ses marques, qu’on se sent bien, que tout bascule. Les rouges ont décidé de détruire la culture bouddhiste mongole dans le but d’asseoir davantage leur pouvoir. Les « lamas », les moines, sont déportés vers des camps où ils seront jugés, les temples sont vidés et incendiés, les habitants des villages sont pillés de leurs biens…
L’auteure a voulu offrir plusieurs points de vue à son histoire. On y suit ainsi un lama, une paysanne, et un lama en fuite qui finit par devoir collaborer pour sa survie. On s’attache très vite à ces trois personnages sans arriver jamais à imaginer ce qu’il adviendra d’eux.
Ce livre, assez important, ne se lit clairement pas d’une traite. J’ai pris le temps de le découvrir, d’apprivoiser ses personnages, de m’imprégner de la culture… Deux mois plus tard, la rupture avec eux à la fin de la lecture a été dure tellement je m’étais habituée à leur présence.
Le moine aux yeux verts a été une belle pépite pour moi! L’histoire m’a intéressée, interpellée, m’a fait vivre une foule d’émotions. L’écriture était belle, enivrante. Il mérite vraiment d’être lu par plus de gens! Si du moins vous aimez le dépaysement et l’histoire!
Date de parution: le 22 novembre 2017
Prix: 25,80€
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